Manga 10 000 images
Depuis une dizaine d’années, le marché de la bande dessinée japonaise, autrement appelée manga, n’a cessé de croître au point de changer notre paysage quotidien. Que ce soit à la télévision (qui n’a jamais vu un dessin animé japonais, voire d’inspiration japonaise comme Totally Spies ?), au cinéma (notons le succès des films d’animation du studio Ghibli comme Princesse Mononoke ou Le voyage de Chihiro), dans la mode, la décoration et même les publicités ciblant la jeunesse, le manga est partout et il est aujourd’hui impossible de passer outre ce phénomène. Toutefois, au-delà de ce succès, le manga reste un genre largement sous-estimé, mal compris et souvent méprisé.
Naissance d’une revue d’un genre nouveau
Fort de ce constat, deux amateurs éclairés de bandes dessinées, franco-belge et asiatique, ont décidé de créer une collection d’ouvrages collectifs capables de donner quelques clés de compréhension aux néophytes tout en apportant des lumières nouvelles aux connaisseurs. Ainsi est né Manga 10 000 images.
Pourquoi ce nom ? Il s’agit tout simplement de la traduction de « manga » (万画). Shôtarô Ishinomori et Hiroshi Hirata (deux auteurs fondamentaux de la bande dessinée japonaise) préféraient utiliser ce terme en opposition à « manga » (漫画) ou « images dérisoires » dont c’est la signification historique. Cette interprétation audacieuse pose déjà les bases même de la revue et fixe ses objectifs en termes de diversité.
Distribué en librairies spécialisées, Manga 10 000 images se présente sous la forme d'un livre de 256 pages en noir et blanc au format 140x210 (148x210 à partir du numéro 3). Chaque parution annuelle aborde un thème différent.
Le premier numéro est consacré au yaoi, tandis que le second étudie certains aspects méconnus de l’œuvre d’Osamu Tezuka. Les différentes facettes du manga au
féminin sont au programme de cette année 2010 alors que l’année prochaine abordera
le manga alternatif. 2012 verra un thème peu étudié sérieusement : le sexe. Il est aussi prévu de consacrer un numéro au
principal genre de manga, le shônen. Dès 2011, vous pourrez aussi découvrir le premier hors-série de la collection qui
sera consacré aux mangas culinaires. Il s’agira là d’une sorte de monographie
réalisée par un auteur unique et non pas d’un ouvrage collectif. Le deuxième hors-série s'intéressera à la question de l'hybridation entre la bande dessinée franco-belge et le manga.
Un contenu audacieux et ambitieux…
Ainsi, chaque numéro traite d’un thème précis de l’univers du manga pour être présenté, analysé et décortiqué sous tous les angles. Manga 10 000 images est donc divisé en deux parties :
– une partie « réflexion » articulée autour d’articles de fond, d’entretiens avec des professionnels (mangaka, éditeurs, etc.) et de chroniques d’œuvres majeures. Ces textes sont rédigés tant par des spécialistes connaissant le monde du manga depuis plus de dix ans, par des professionnels du secteur (journalistes, adaptateurs, responsables éditoriaux, etc.) que par des universitaires. Ces articles sont tous en relation directe avec le thème du numéro ;
– une partie « bande dessinée » proposant des histoires inédites, parfois d’auteurs encore inconnus en France. Elle fait suite à la partie rédactionnelle l’illustrant par des exemples concrets et propose de nouveaux artistes de qualité.
… pour un lectorat exigeant
Érudition, exigence, qualité, professionnalisme sont les maîtres mots de cet ouvrage collectif culturel qui se met en marge des magazines grand public à destination de lecteurs plus ou moins jeunes, ou du fanzinat qui ne concerne que certaines catégories de mangas sans aborder des problématiques précises et complexes. Manga 10 000 images s’adresse aux passionnés de manga bien sûr, mais également à ceux qui souhaitent découvrir le genre ou approfondir leurs connaissances, ainsi qu’aux spécialistes du neuvième Art. En offrant des points de vue variés et inédits, Manga 10 000 images se veut une revue critique et pointue, faisant la part belle aux découvertes d’auteurs et d’œuvres, sans se limiter aux amateurs éclairés ! Démocratiser le manga en le rendant accessible au plus grand nombre, même aux lecteurs les plus exigeants en matière de culture, tel est le but recherché.